Catherine et Philippe, Esneux
Une colline, un chemin sinueux, une voie sans issue… nous hésitons quelques instants avant de poursuivre notre chemin. Nous devrions pourtant le savoir: les maisons de vacances aiment se dissimuler pour mieux surprendre lorsqu’elles s’offrent au regard. C’est exactement le cas de ce gîte 12 personnes, prolongement d’une ferme en activité, situé au beau milieu des champs. A peine la portière de la voiture entre-ouverte que nous nous laissons bercer par le doux son de l’Ourthe qui coule aux abords du jardin.
« Les vacanciers sont souvent surpris par la proximité de la rivière », nous lance Catherine, propriétaire des lieux. « En hiver, lorsqu’ils arrivent de nuit, ils l’entendent mais ne la voient pas. Quand ils se lèvent, le lendemain, ils sont surpris de voir l’Ourthe au pied du jardin ».
La ferme familiale
C’est en 1998, à l’occasion de son mariage, que Catherine s’installe avec Philippe dans le corps de logis de la ferme familiale. Cela nous rappelle en tout point l’histoire de Sandrine et Olivier. Philippe exploite la ferme avec ses parents, tandis que Catherine poursuit son activité d’enseignante. Dès leur union, ils envisagent de transformer en un gîte l’étable destinée à l’entreposage. « Nous nous sommes contentés de rénover notre maison mais le projet gîte revenait chaque année sur la table ».
15 ans plus tard, en 2013, leur prêt remboursé, ils se lancent dans la rénovation de l’étable. « Avec le recul, on est heureux de ne pas avoir fait le gîte plus tôt. Nous y aurions mis quelques tables et des lits superposés, rien à voir avec ce que les vacanciers recherchent aujourd’hui », continue Catherine.
Architecte, décoratrice, conseils de la part d’Ardennes-Etape, Catherine et Philippe font les choses dans les règles. « Nous n’avions jamais séjourné dans un gîte auparavant mais nous savions exactement ce qu’on souhaitait y trouver et ce qu’on ne souhaitait pas y trouver », affirme Catherine, convaincue. Leur objectif : proposer un niveau de qualité et de confort supérieur à ce dont les vacanciers ont l’habitude de disposer au quotidien. Résultat : un billard dernier cri, une cuisine ultra équipée, un poêle à bois, une large terrasse avec mobilier et un terrain de pétanque.
Un accueil chaleureux
Offert à la location depuis 2015, le gîte affiche rapidement complet. Avec 99% de vacanciers néerlandophones, Catherine propose un accueil en néerlandais, même si ce n’est pas toujours évident : « Je parle un peu anglais et néerlandais. Les vacanciers sont contents que je fasse un effort et sont respectueux. Ils s’expriment plus lentement ou me proposent de parler français s’ils maîtrisent la langue ».
Arthur, le plus jeune fils du couple, se prend également au jeu. « Il fait semblant de parler néerlandais en balançant des mots incompréhensibles, c’est très drôle », raconte Catherine, le sourire aux lèvres.
« Les vacanciers sont des gens très exigeants et ils ont raison ! » Catherine fait le tour de la maison lors de chaque arrivée, donnant ci et là quelques explications. Elle veille également à ce que tout l’équipement nécessaire soit proposé aux vacanciers: de la connexion wifi à un set d’ustensiles de cuisine complet. « Un jour, des vacanciers m’ont signalé l’absence d’ouvre-boîte dans la cuisine. La semaine suivante, il y en avait un à disposition. C’est important de ne rien oublier… ». Comme l’explique également très bien Claude, propriétaire Ardennes-Etape, tout est susceptible d’un commentaire positif ou négatif.
Un petit plus inattendu
Le petit plus du gîte : une visite guidée de la ferme ! Découverte des animaux, explications des différents aspects de l’élevage du Blanc bleu belge ou encore participation à la traite des vaches laitières.
« Les vacanciers adorent ! On a beaucoup d’anecdotes qui se déroulent dans la ferme ». Une jeune fille de 13 ans qui passe une journée entière avec les veaux, leur donne un nom qu’elle écrit à la craie sur leur boxe. Cet autre enfant qui demande à Philippe comment distinguer la vache du taureau au point de le mettre mal à l’aise. Des situations qui amusent le couple et participent de la vie de la ferme.
Si Catherine s’occupe de l’accueil, c’est Philippe qui gère les visites à la ferme : « Au départ, j’avais peur d’être envahi car j’ai toujours eu l’habitude de travailler seul. Mais pas du tout ! C’est très agréable de partager mon métier avec les gens. Ils restent environ une demi-heure et comprennent mieux les réalités du terrain ».
Le couple met l’accent sur la sécurité avant tout. Pas question de déambuler dans la ferme sans en avoir averti préalablement Philippe. « Avec les tracteurs et les machines, nous devons être vigilants ».
En fin de visite, les vacanciers reçoivent une bouteille de lait frais. « Je leur propose de faire des crêpes durant leur séjour avec le lait », ajoute Catherine.
Un avenir serein
« Nous sommes ravis de voir ce projet se concrétiser après tant d’années. Nous faisons également ça pour nos enfants ; leur inculquer le goût d’entreprendre et de réaliser leurs envies, c’est important ». Et Catherine d’ajouter : « Le dimanche soir, quand je vais remettre le gîte en ordre, Arthur vient avec moi. Il s’assoit dans le divan et joue avec les jouets proposés aux vacanciers. C’est agréable ». Une histoire de famille qui a de grandes chances de perdurer… « Les enfants sont très impliqués dans la gestion de la ferme mais nous leur laisserons libre choix. Agriculteur, c’est un métier difficile ! », conclut le couple
Et vous qu’est-ce qui vous motive à devenir propriétaire d’un gîte ? Découvrez de nombreuses histoires comme celles d’Anne-Sophie & Didier, d’Adrien ou encore de Virginie et Joël.
« Un vendredi, je m’apprêtais à recevoir les vacanciers quand je m’aperçois qu’il s’agit d’un groupe d’amis ! Ils avaient réservé la maison sous un faux nom pour nous faire la surprise ! On n’a pas beaucoup dormi ce week-end ! Tout le monde s’est amusé. Nos ados respectifs avaient même fait le pari de se lever à 5h du matin pour la traite. Ils l’ont fait ! Mon mari a donc pu aller se recoucher». Catherine