Au printemps, on observe les oiseaux en Ardenne !

Martin Dellicour est un photographe nature professionnel et un amoureux de l’Ardenne. Il nous livre aujourd’hui, dans cette interview, ses bons plans et conseils pour observer au mieux les oiseaux en Ardenne. Il nous indique où les trouver et ce qu’on peut espérer voir !

 

Aujourd’hui, j’ai eu le plaisir d’interviewer (encore une fois mais on ne s’en lasse pas !) Martin Dellicour. Ce photographe professionnel amoureux de l’Ardenne et de la nature nous livre ses bons plans et conseils pour observer les oiseaux en Ardenne. En effet, en cette fin de mois de mars et avec l’arrivée du printemps, c’est la saison idéale pour apprendre à les connaitre. Rencontre avec Martin qui nous partage une de ses passions : l’ornithologie !

Martin, peux-tu d’abord me faire le topo : quels oiseaux peut-on observer dans notre belle région ?

On peut dire qu’en Ardenne, nous sommes vraiment gâtés ! En effet, on peut retrouver trois grands types d’oiseaux liés à des milieux.

Le premier est le milieu forestier. On y retrouve des oiseaux comme le pic noir qui le plus grand des « pics ». Le roitelet un des plus petits oiseaux de Belgique, très léger. Ou encore la mésange huppée qui a une petite crête sur la tête et qui est un peu plus farouche que les autres mésanges. Une vraie punk ?

Le pic noir

Ensuite, nous pouvons parler du milieu bocagé. En Ardenne, nous avons peu de champs cultivés. On retrouve pas mal de prairies avec de belles haies. On va y voir d’autres oiseaux comme la pie grièche et le bruant jaune. On les retrouve dans les haies, on les repère facilement quand on se promène dans les chemins de campagne.

Enfin, on retrouve les zones humides qui sont fort répandues en Ardenne grâce aux fagnes, aux tourbières, aux ruisseaux… On pourra y observer héron ou cigogne noire. Elle ressemble à la blanche mais est toute noire sur le dos (son plumage est donc inversé) et contrairement à la blanche qui aime les milieux plus urbains, la noire adore les milieux humides. Pour les passionnés d’Ardenne, si on arrive à en voir une, c’est le top.

La cigogne noire

Le héron

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Quelle est la meilleure période pour les observer ?

Au printemps, sans aucun doute ! De début avril jusqu’à la fin mai, c’est la période de nidification et de parade chez de nombreux oiseaux. Ils sont plus actifs et leur plumage est plus flamboyant. Ils sortent donc plus souvent et sont plus voyants !

Le héron

La bergeronnette des ruisseaux (mâle)

Quels sont tes conseils pour les observer ?

Au niveau de la météo, les oiseaux seront plus actifs s’il fait bon et qu’il n’y a pas beaucoup de vent. Si ça souffle fort, ils chantent moins et le chant permet de les trouver. S’il pleut, c’est également moins favorable.

Je dirais aussi d’y aller plutôt en matinée, 30 minutes avant le lever du soleil jusqu’à midi, ils sont le plus actifs et dynamiques contrairement aux cerfs, sangliers ou chevreuils qui sortiront plutôt le soir ou fin de journée.
Au final, les oiseaux sont comme l’homme, ils ont un rythme lié à la luminosité. Ils dorment la nuit dans leur nichoir ou perchés sur une branche et s’activent quand le soleil se lève !

Le bouvreuil pivoine

Quels sont les meilleurs endroits en Ardenne pour les observer ?

Dans les milieux ornithologiques propices comme le milieu fagnard : dans la région de Saint-Hubert, sur le Plateau au-dessus de Spa, dans les Hautes Fagnes et sur le Plateau des Tailles près de la Baraque de Fraiture.

Dans les environs de Marche-en-Famenne également : les plaines de la Famenne sont en contact avec les forêts de l’Ardenne. C’est une région propice pour observer les rapaces (milan, faucons) et toutes une série d’oiseaux qui aiment la plaine. En plus, on peut y faire de très belles balades.

Et évidemment la région autour de la Semois, c’est une belle rivière qui sillonne en forêt et donc qui est bien protégée. Les oiseaux s’y sentiront donc en sécurité !

Le milan

Le cincle plongeur

Peux-tu me dire s’il faut une tenue particulière pour l’observation des oiseaux et/ou utiliser un matériel spécial ?

D’après moi, les jumelles ou la longue-vue sont les accessoires indispensables. La plupart des oiseaux sont petits et donc si on veut les voir correctement, on n’a pas vraiment le choix !

Je dirais également d’essayer de privilégier une tenue discrète. Pas besoin de se déguiser en buisson ou en para commando non plus !
Les oiseaux ont une très bonne vue et donc quand on se promène, je conseille de s’asseoir 15 minutes au pied d’un arbre. Quand on s’arrête ¼ d’heure, l’activité des oiseaux reprend. 5 minutes, ce n’est pas assez pour qu’ils nous oublient. Il faut éviter les mouvements et surtout murmurer voire faire silence car quand on les entend, on arrive progressivement à distinguer les différents chants. Et donc du coup, on travaille notre mémoire pour les reconnaître.

Finalement, comment as-tu appris tout cela sur les oiseaux ?

J’ai eu des initiations quand j’étais enfant quand je participais à des stages nature. Mais ma vraie curiosité pour la vie sauvage est arrivée il y a 25 ans environ et je me suis documenté. J’ai plusieurs livres, un pour les reconnaître selon leur plumage ou selon leurs œufs. Et j’ai également le plaisir de faire de belles rencontres d’ornithologues ou de passionnés qui me racontent des anecdotes. Par exemple, les spécialistes se sont rendus compte qu’il y a des oiseaux de la même famille qui en fonction des zones géographiques ont développé des manières différentes de chanter. Un peu comme le patois. ?

Le martin pêcheur

La bergeronnette des ruisseaux (femelle)

 

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